Réfugié.e.s dans une salle des profs aussi temporaire qu'inappropriée, quatre enseignant.e.s tentent de prévenir les multiples turbulences qui secouent leur milieu. À chaque instant, tout peut s'enflammer dans cet établissement où les cerveaux surchauffent sous l'effet des soubresauts climatiques, où l'on craint constamment de faire un faux pas et surtout, où aucun.e étudiant.e n'a levé la main depuis 3 ans. Seul réconfort : la photocopieuse est toujours là et elle fonctionne... pour l'instant.
Le Théâtre I.N.K. poursuit sa démarche en théâtre physique en chorégraphiant les angoisses, malaises, secrets et exploits de ceux et celles qui forment, avec un doigté olympien, les citoyen.ne.s de demain.
Texte
Rébecca Déraspe
Mise en scène
Annie Ranger
Assistance à la mise en scène et régie
Jasmine Kamruzzaman
Interprètes
Solo Fugère, Xavier Malo, Marilyn Perreault et Klervi Thienpont,
avec la collaboration de Sara Montpetit et Léo Coupal-Lafleur
Éclairages
Leticia Hamaoui
Décor
Marie-Eve Fortier
Costumes
Cynthia St-Gelais
Musique
Andréa Marsolais-Roy
Direction de production
Elsa Posnic
Direction technique
Marianne Lapointe
Participant.e.s à d'autres étapes de création
Aurélie Brochu-Deschênes, Lesly Velázquez, Harou Davtyan et Charlotte Isis Gervais
Illustration
Diana Aziz
Crédit photos
Eugene Holtz
SIMON
Je te jure, y a un élève qui a levé la main.
CAMILLE
Je te crois pas.
SIMON
Oui oui. Comme ça.
MIREILLE
Pis t’as fait quoi ?
SIMON
Mon cœur s’est mis à battre super vite.
CAMILLE
Je comprends.
SIMON
J’ai attendu de voir si c’était pas un accident. Genre un étirement qui ressemblait à une main levée.
ÉTIENNE
Pis ?
SIMON
Pis pis pis. Pis non. La main est restée levée, plantée dans les airs. J’ai hésité. Longtemps. Pis j’ai pointé l’élève.
Ce spectacle a bénéficié d'une résidence de création au Quai 5160.
[Le texte] comporte son lot de scènes fortes (tantôt touchantes, tantôt comiques) qui frappent en plein coeur, comme le rapprochement entre la notion de consentement et la dissection d’une grenouille ou le party de Noël un peu arrosé. […] Le jeu physique du Théâtre I.N.K. sert particulièrement bien le propos, la mise en scène d’Annie Ranger permettant aux quatre professeurs d’évacuer le trop-plein d’émotions qui ne peuvent s’exprimer en classe. […] Solo Fugère, Xavier Malo, Marilyn Perreault et Klervi Thienpont incarnent avec vigueur et humanité ces professeurs déjà épuisés au début de l’année.
François Jardon Gomez, Le Devoir
L’autrice Rébecca Déraspe a su extraire de ce terreau fertile une matière riche de contradictions et quatre personnages de profs… aux abois ! […] voici une réflexion salutaire, qui pose plus de questions qu’elle n’amène de réponses, sur la réalité actuelle de l’école québécoise, livrée avec une énergie, une vitalité communicative.
Raymond Bertin, JEU revue de théâtre
[…] un portrait mi-réaliste, mi-cynique (et humoristique, parce qu’on rit beaucoup, malgré tout) du métier d’enseignant, tel qu’il est devenu aujourd’hui : conditions précaires, descriptions de tâches castratrices, rectitude obligée et imposée, tout y passe. […] Les profs sont ici non seulement piégés, mais déshumanisés, voire robotisés. C’est drôle et effrayant à la fois.
Silvia Galipeau, La Presse
On pourrait croire le sujet déjà mainte fois traité, mais Faire la leçon se démarque grâce à l'écriture brillante de Rébecca Déraspe. […] Le mariage est heureux puisqu'il donne naissance à quatre personnages forts, proches du stéréotype sans l'être totalement. Leur énergie unique, qui transpose en geste leurs émotions, transmet bien au public leurs angoisses, leurs incertitudes et leur passion […] Leurs interprètes, Klervi Thienpont, Marilyn Perreault, Solo Fugère et Xavier Malo, jonglent avec aisance entre moments plus humoristiques autour d'un ventilateur ou d'une photocopieuse qui fonctionnent encore (pour l'instant) et confidences sensibles. Celles-ci sont d'autant plus touchantes qu'elles sont soulignées par des corps en mouvement qui disent les choses que les paroles se refusent à avouer, qui parlent de fragilité, mais aussi de conviction.
Daphné Bathalon, Montheatre.qc.ca
Faire la leçon, c’est d’abord la langue de l’autrice Rébecca Déraspe : aiguisée et poétique, sensible et lucide. […] Ce qui reste de ce spectacle hybride, c’est qu’il aborde véritablement des enjeux majeurs pour l’avenir d’une société, voire de la planète entière.
Mario Cloutier, En toutes lettres
[…] l’amplitude et l’incongruité des gestes viennent apporter une couche d’humour qui dédramatise le propos. […] C’est là une façon différente et ludique d’aborder les problématiques auxquels les éducateurs font face.
Nancie Boulay, ARP Media
Le tout prend vie avec poésie, humour et dérision par le biais du texte de la talentueuse Rébecca Déraspe et de la mise en scène audacieuse et ingénieuse d'Annie Ranger […]. La pièce offre des clins d'oeil savoureux aux absurdités auxquelles sont fréquemment confrontés les enseignants […]. Bien que le texte fasse souvent rire, l'ironie dont il est porteur fait aussi beaucoup réfléchir.
Virginie Chauvette, Nightlife.ca
Toute cette histoire pose les bases d'une envie de discuter, de faire évoluer un système qui ne demande que ça […]. Faire la leçon fait nécessairement réfléchir et le texte de Rébecca Déraspe ne laisse pas indifférent.
Emmanuel Liodenot, Touki Montréal
Ça fait réfléchir avec humour sur les défis que représente la profession aujourd'hui.
Katerine Verebely, Radio-Canada